Note : à l'exception de quelques détails de carte en gros plan, il vous est
possible d'obtenir une image en plus haute résolution
(dimensions 2 ou 4 fois plus grandes)
en cliquant sur chacune des images de cette page. Les cartes ont été numérisées
à une résolution de 300 points par pouce.
La deuxième page de couverture contient généralement la légende de la carte.
Certaines éditions de certaines cartes la placent en troisième de couverture,
mais il s'agit d'un phénomène rare.
Pendant le premier quart du XXème siècle, les revêtements en bitume sont loin
d'être les plus répandus.
La légende des cartes de l'époque en témoigne, en indiquant différement les
routes bitumées des routes pavées. Ci-dessous, la légende de la feuille
« Paris (Sud) » de 1924.
Et des routes pavées, à cette époque, il y en a !
Voyez par exemple le sud-ouest de Paris, toujours sur la feuille
« Paris (Sud) » de 1924, sur lequel le bleu des routes pavées se
confond avec le bleu de la Seine :
Les routes pavées devraient vous évoquer l'« Enfer du Nord », à
savoir la course cycliste Paris-Roubaix. La feuille numéro 3 de 1923 montre bien
que le macadam laisse la place aux pavés à partir d'Arras, seules les routes
partant d'Arras vers le sud-ouest étant bitumées :
Les pavés vont cependant disparaître progressivement, au point de n'avoir à être
mentionnés que de façon occasionnelle. Voyez ci-dessous la légende de la carte
numéro 76, édition de 1935, qui ne mentionne plus le type de revêtement des
routes :
Les noms des routes dans la section « Numérotage des routes »
(chemins de grande communication, d'intérêt commun...) ne
correspondent pas à ceux auxquel nous sommes habitués. Ils devaient être changés
à la fin des années 1930 mais, les années de guerre s'ajoutant aux retards
administratifs, ne l'ont été que sur une période de plusieurs années à la fin
des années 1940. Entretemps, toutes les cartes ont mentionné, pendant donc une
bonne dizaine d'années, que des changements étaient en cours (mais, en vérité,
au point mort).
Illustration par des détails des cartes numéro 70 de 1934, et numéro 72, édition
provisoire de 1940.
Notez également, sur la légende de 1935, les routes « stratégiques »
sur lesquelles la circulation est soumise à l'autorisation de la
« Chefferie du Génie local ». Après tout, en 1935, la guerre n'est pas
loin...
Un détail de la carte numéro 84 de 1938 nous en montre près de la frontière
italienne et nous en apprend plus sur les conditions d'accès à ces routes.
Elles sont payantes !
Ci-dessous, la légende de la carte numéro 80, édition de 1955.
Notez, sur cette légende d'après-guerre, la signalétique spécifique pour les
villes et infrastructures détruites, et possiblement en cours de reconstruction.
En version un peu plus moderne, ci-dessous, de gauche à droite, les légende des
cartes numéro 64, édition 1984, et numéro 73, édition 1992. Notez la mention
d'un serveur Minitel Michelin dans les années 1990 !
Certaines cartes côtières ont placé la légende sur des zones d'eau, ce qui
permettait d'utiliser la deuxième page de couverture pour de la publicité.
Cependant, cette habitude s'est perdue dans les années 1970, toutes les cartes
ayant rapatrié leur légende en deuxième de couverture.
Ci-dessous, la légende de la carte numéro 59 de 1956, aux plis 4 et 5. Elle vous
permettra de briller en société en affirmant, sûr de votre fait, que Matignon ne
se trouve pas à Paris mais dans le département des Côtes d'Armor.
Certaines particularités ne sont pas mentionnées dans la légende, mais portées
directement sur la carte. C'est le cas de ces « routes réglementées »
et « chemins pour jeeps seulement » dans les Pyrénées, sur la carte
numéro 78, en 1964.
Dernier point, le style du tracé de la carte va évoluer à partir du milieu des
années 1950, vers un style plus moderne qui est celui que nous connaissons
actuellement ; cette évolution est bien visible sur plusieurs exemples de
la prochaine section,
.
En troisième page de couverture de la carte numéro 84 de 1958, qui est dressée
dans le style moderne, quelque peu épuré, Michelin explique les raisons du
changement de style, résume les principales différences, et incite les
automobilistes à faire part de leurs commentaires.
Je trouve, à titre personnel, ce style moderne plus lisible, surtout pour les
noms des lieux. Cependant, je regrette le rendu des reliefs dans l'ancien style.
Admirez ici quelques reliefs des Alpes, sur la carte numéro 74 de 1946.